La finance africaine à la croisée des chemins : les 11 enseignements du nouveau Baromètre de l'Industrie Financière Africaine Deloitte-AFIS
Deloitte et l’Africa Financial Industry Summit (AFIS) publient les conclusions clés de leur dernière enquête auprès des banques commerciales, assureurs, fintechs et régulateurs.
Portée par la révolution digitale et l’impératif de la finance durable, mais confrontée à l’inflation persistante et au départ des grandes banques et assureurs occidentaux, l’industrie financière africaine est à un tournant décisif de son histoire. Le 4ème Baromètre de l’industrie financière africaine, fruit d’une collaboration entre Deloitte et l’Africa Financial Summit-AFIS, confirme ce point d’inflexion tout en analysant les dynamiques de transformation actuelles du secteur. S’appuyant sur les réponses de plus de 60 acteurs issus de divers métiers (banques, assurances, fintech, marchés de capitaux, etc) et zones géographiques, l’étude se penche sur trois grandes thématiques : stratégie et business model ; gouvernance, risques et conformité ; écosystème et inclusion.
En termes de prévisions économiques, et malgré un léger recul de l’optimisme par rapport à 2023, 72 % des acteurs financiers affichent une vision favorable des trois prochaines années. Les fintechs sont de loin les plus optimistes (confiance de 9,25/10), tandis que les marchés de capitaux restent les plus prudents. 65% des institutions indiquent que leur solvabilité et leur rentabilité s’est améliorée récemment, mais 28% notent une dégradation de la qualité des actifs.
En termes de risques, plus de la moitié des sondés considèrent désormais l’inflation comme leur principale préoccupation, prenant le pas sur l’instabilité politique ou la cybersécurité. Une majorité d’institutions considèrent les risques ESG modérés ou faibles. Les risques de non-conformité sont jugés les plus élevés devant les cyber-risques et les risques opérationnels.
En termes de concurrence, si les Telco et fintech sont perçus à environ 95% comme des moteurs ou des innovateurs utiles pour la finance, les Gafa et BigTechs sont perçus comme encore peu impliqués mais potentiellement disruptifs. 66% des sondés trouvent que le cadre réglementaire n’est pas adapté à l’innovation et l’encadrement de la finance digitale reste une priorité pour les sondés.
Malgré les performances du secteur et les efforts récents en matière de transformation digitale et de gouvernance, les professionnels du secteur perçoivent l’industrie financière africaine comme beaucoup moins attractive que par le passé : 67% estime qu’elle stagne ou qu’elle baisse. Selon eux, les initiatives d’intégration financière (PAPSS, ZLECAf, AELP) soutiennent la transformation de l’Afrique, mais leur progression est inégale. PAPSS, perçu comme un véritable « game changer » affiche selon les sondés un niveau d’opérationnalité de 20%, contre 8% pour la ZLECAf et 7% pour l’AELP seulement…
👉 Téléchargez le 4ème Baromètre de l’Industrie Financière Africaine Deloitte – AFIS