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UNE NOUVELLE ERE : LE TEMPS DES PUISSANCES FINANCIERES AFRICAINES EST VENU
Alors qu’une nouvelle ère financière s’ouvre en Afrique, il est urgent que celle-ci permette de valoriser enfin son immense potentiel économique. La résilience financière du continent a été mis à l’épreuve ces dernières années, la situation mondiale se durcissant et le rationnement du crédit jetant une ombre sur la croissance économique. Pourtant, malgré ces défis, l’investissement privé en Afrique reste solide, porté par une agilité remarquable, et les entreprises industrielles, commerciales et financières ayant une large empreinte continentale ont tout de même réussi à obtenir des financements.
Bien que la résilience à court terme soit louable, l’avenir financier de l’Afrique exige cependant des stratégies audacieuses et de long terme. Les clients de détail et les PME continuent de faire face à des taux d’intérêt élevés, et les transactions de capital-investissement ont atteint des niveaux historiquement bas. Le retrait de plusieurs leaders internationaux de la finance renforce encore davantage l’urgence d’agir.
Plus que jamais, les dirigeants du continent doivent capitaliser sur cet élan en plaidant pour des réformes qui moderniseront et renforceront l’industrie financière. La communauté des leaders financiers africains, qui se réunira lors du prochain Africa Financial Summit – AFIS à Casablanca les 9 et 10 décembre, se concentrera sur cinq priorités clés visant à favoriser un changement transformateur :
1- Créer des produits bancaires et des solutions de marché des capitaux pour orienter les ressources locales vers des investissements productifs, stimulant ainsi la croissance et le développement ;
2- Faciliter l’interopérabilité des paiements, réduire le coût et le temps des transactions transfrontalières et permettre un commerce plus rapide entre les pays africains ;
3- Renforcer les exigences en matière de capital pour les institutions financières, consolider l’industrie et encourager les partenariats avec les centres financiers internationaux ;
4- Offrir des produits financiers à la main-d’œuvre informelle, qui représente 83 % de l’économie africaine, en exploitant la digitalisation des services d’assurance et bancaires ;
5- Construire un marché boursier panafricain pour s’attaquer à la fragmentation des marchés et stimuler les investissements intra-africains, créant ainsi un véritable écosystème financier intégré.
Alors qu’AFIS 2024 attire les décideurs politiques et les leaders financiers les plus influents du continent à Casablanca, il devient plus qu’un simple rassemblement : c’est un appel à l’action. Le moment pour l’Afrique d’affirmer sa place dans le nouvel ordre financier mondial, de tracer une voie audacieuse qui non seulement répond aux besoins du continent, mais établit également une référence mondiale en matière d’innovation et d’impact.