Thème
CONSTRUIRE UNE INDUSTRIE FINANCIÈRE AFRICAINE DE CLASSE MONDIALE : UNE OPPORTUNITÉ
À 1 500 MILLIARDS DE DOLLARS
La crise du crédit qui frappe l’économie mondiale a un impact disproportionné sur le continent. Alors que l’inflation continue de ronger le pouvoir d’achat de centaines de millions d’Africains, le niveau des taux d’intérêt, au plus haut depuis des décennies, conjugué à l’assèchement des financements internationaux menacent désormais la survie des entreprises.
Les décideurs politiques du continent n’hésitent plus à appeler à une nécessaire réforme de l’architecture
financière mondiale, qui leur donnerait les moyens de répondre efficacement aux immenses enjeux auxquels ils sont confrontés.
Mais l’Afrique n’a plus le temps d’attendre que les promesses soient tenues : elle doit construire sa propre
industrie financière de classe mondiale capable de lui assurer un développement robuste et durable. Un
développement synonyme d’une plus grande résistance face aux chocs externes, d’une capacité accrue à
attirer les capitaux nécessaires à la transformation des économies nationales et au financement de la
transition énergétique, de la sécurité alimentaire et des infrastructures essentielles.
Au cours des vingt dernières années – sous l’impulsion notamment de ses banques commerciales, ses bourses et ses fintechs–, l’industrie financière africaine a réalisé des progrès remarquables.
Face aux défis immenses qui demeurent, le plan d’action est clair : parvenir à combler un déficit de financement des PME de plus de 330 milliards $ ; augmenter drastiquement le taux de pénétration de l’assurance (moins de 3 % contre une moyenne mondiale de 7 %) ; approfondir les marchés de capitaux (environ 1 100 entreprises cotées sur 25 bourses africaines contre plus de 2 000 à la seule Bourse de Shanghai) ; favoriser l’excellence dans des sujets stratégiques comme la transformation digitale et l’intelligence artificielle.
Au moment où les grands opérateurs internationaux réduisent leur empreinte africaine, nos champions continentaux ont une occasion historique d’étendre leur influence régionale tout en renforçant leurs connexions avec les marchés mondiaux. S’ils y parviennent, ils auront la capacité de devenir au cours des dix prochaines années les véritables moteurs que l’économie réelle attend. En prenant comme référence les niveaux de pénétration financière atteints en Chine ou sur les marchés développés, l’opportunité qui s’offrent à eux est estimée à plus de 1 500 milliards de dollars.
Les 15 et 16 novembre à Lomé, l’AFIS mobilisera plus de 1 000 leaders de l’industrie financière, décideurs politiques et régulateurs pour élaborer les pistes d’action indispensables pour créer une industrie financière africaine de classe mondiale, autour de 4 grands défis :
1 – Comment attirer les milliards détenus par les investisseurs institutionnels africains vers la finance locale ?
2- Libéralisation des mouvements de capitaux, harmonisation des régulations, normalisation de la prime de risque africaine, réformes prudentielles : quelles pistes explorer pour accélérer l’émergence de champions africains de la finance ?
3 – Quelles collaborations pour retenir et faire grandir les talents indispensables au secteur, notamment
à sa transformation digitale ?
4 – Finance climat, titrisation, tokenisation, etc. : comment libérer l’innovation ?